Etoile de Noël, qui est cette plante emblématique des fêtes ?

L’Etoile de Noël ou Poinsettia est l’une des plantes phares des fêtes de fin d’année qu’on aime offrir ou s’offrir pour ses couleurs chatoyantes. Mais qui est cette belle mystérieuse et quels secrets recèle-t-elle ?

L’Etoile de Noël, de son petit nom latin Euphorbia pulcherrima (traduction litteraire pour “la plus belle Euphorbe”), appartient de toute évidence à la famille des Euphorbiacées comme sa cousine l’Euphorbe cierge qui décore bon nombre de logements ! On le reconnaît facilement au liquide blanc (le latex) qui s’écoule de leurs feuilles ou de leurs tiges lorsqu’on les blesse accidentellement. Sauf que l’une vient d’Afrique, l’Euphorbe cierge, et la deuxième, l’Etoile de Noël, vient d’Amérique centrale et notamment du sud du Mexique. D’ailleurs, si on l’appelait autrefois Poinsettia, c’était en l’honneur du premier ambassadeur des États-Unis d’Amérique au Mexique, Joel Roberts Poinsett.

Quand on regarde une Etoile de Noël, on ne peut qu’être décontenancé par tant de beauté et de mystère à la fois. Verte à la base, rouge à la cime et pas de fleurs à priori en vue. Et si je vous disais que ce qu’on pense être des feuilles rouges n’en sont pas vraiment ? Il s’agit en réalité de bractées (même de bractées pétaloïdes), feuilles transformées qui accompagnent les fleurs en leur base et qui jouent le rôle de pétale des fleurs. On les retrouve sur de nombreux végétaux comme le Bougainvillier (de couleur rose) ou plus communément chez nous le Tilleul (sa languette jaune pâle). Les fleurs, quant à elles sont au bout de chaque bractée et sont tellement minuscules que ça n’est clairement pas pour elles que nous avons des Etoiles de Noël pour orner nos salons. En revanche, elles sont très nectarifères. La raison pour laquelle nous l’appelons Etoile de Noël, c’est tout bonnement parce que ses bractées forment une étoile !

En région tempérée, nous sommes habitués à voir des Poinsettia en pot mesurant tout au plus 50 cm de haut, mais dans son milieu naturel ou dans des régions ayant les mêmes conditions climatiques, l’Etoile de Noël peut atteindre 4 à 5 mètres de hauteur ! On a du mal à se l’imaginer d’autant plus quand on sait à quel point c’est une plante fragile aussi bien au niveau de ses feuilles, de ses tiges que de son enracinement. Si vous souhaitez d’ailleurs en faire des boutures, il est recommandé de ne pas trop tasser le substrat sans quoi vous risqueriez de casser ses racines.

Elle est également photopériodique. Contrairement à la majorité des plantes des régions tempérées qui fleurissent au moment où les jours rallongent, elle ne fleuri et ne produit donc ses magnifiques bractées rouges que lorsque les jours sont courts soit en fin d’année et qui tombe à pic avec les fêtes de Noël et du jour de l’An ! Je vous disais plus haut qu’elle est fragile, sachez qu’elle l’est également concernant les températures car elle ne supporte déjà pas les courants d’airs, et elle a besoin en général d’être dans une pièce chauffée entre 17 et 20°C selon la période de culture. Ces besoins font de cette plante un végétal pas très éco-friendly lorsqu’on la cultive en milieu tempéré car elle nécessite de chauffer les serres. Mais heureusement, certaines variétés sembleraient plus résistantes et se contenteraient de températures de 2 à 3°C plus basses.

Le peuple Aztèque utilisait le Poinsettia comme teinture rouge mais aussi comme remède contre la fièvre. Attention cependant à ne pas tenter de l’utiliser chez vous car elle est toxique. Son nom Aztèque est Cuetlaxochitl qui veut dire “plante qui pousse dans les résidus ou le sol”. Aujourd’hui au Mexique et au Guatemala, le christianisme ayant bouleversé les traditions, on l’appelle flor de nochebuena soit “la fleur de la veille de Noël”.

Petite info culture du Poinsettia : comme il s’agit d’un arbuste vivace, ne la jettez pas une fois les fêtes passées. Elle va pouvoir refleurir tous les ans à condition de lui offrir des conditions adéquats :

• Rabattre les tiges à la sortie de l’hiver de plusieurs centimètres sur 1/3 environ
• La rempoter dans un mélange riche et bien drainé
• Laisser la terre sécher entre deux arrosages
• Lui offrir de l’obscurité supérieur à la luminosité dès le mois d’octobre

J’espère que ce premier article dédié à une plante en particulier vous a plu. J’espère vous en écrire d’avantage à l’avenir. N’hésitez pas à me dire en commentaire s’il y a une plante que vous aimez et/ou dont vous aimeriez que je vous parle plus amplement !

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Crédits images (toutes dans le domaine public) : Photo de couverture : Curtis’s botanical magazine London ; New York : Academic Press biodiversitylibrary.org/page/466234
Images bractées vs. fleurs : Poinsettia issu de l’ouvrage “Familiar Indian flowers” publié par L. Reeve & Co en 1878 biodiversitylibrary.org/page/33463671 – Bougainvillier issu du livre “The Encyclopedia Americana, v. 22, 1920″ p. 208 and 209, auteure Helen Ingersoll, artiste inconnu – Tilleul tiré du livre “Bilder ur Nordens Flora” du botaniste suédois Carl Axel Magnus Lindman

Crédit photo : issue de la version payante de Canva : auteur : KHellon