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Mon jardin-forêt

Journal de bord : mon jardin-forêt #2

Etant actuellement dans une relation conflictuelle avec Instagram (l’algorithme et la course aux statistiques), je me suis dit qu’il serait judicieux de me remettre à l’écriture ici et de poursuivre ce journal de bord que j’ai commencé en octobre dernier.

Dans mon premier article je vous décrivais notre petit jardin de 167m2, comment nous l’avions trouvé et ce que nous avons tenté au début, c’est-à-dire un jardin potager tout ce qu’il y a de plus normal. L’expérience d’une première année nous a fait réaliser que ce type de jardin ne nous convenait pas mais aussi que nous avions envie de créer un jardin qui soit résilient autant que possible aux aléas du climat et notamment aux nombreux étés caniculaires qui nous attendent.

En fin d’article, je vous annonçait qu’on allait parler dans le prochain de la façon dont nous avons développé notre projet d’hybride de jardin-forêt/potager, de la façon dont nous nous sommes documenté.e.s, comment nous allons le créer et des premières plantes vivaces comestibles que nous avons installées.

Je vous ai dit que nous étions tous les deux jardinier.e.s dans un jardin botanique mais je ne vous ai pas précisé que nous travaillions alors avec des plantes dîtes vivaces. Les vivaces sont des plantes a durée de vie assez longue (5 ans en moyenne). Les plantes annuelles (qui font leur cycle de vie sur un an seulement) n’étant pas notre fort, nous avons réalisé qu’on devrait peut-être s’intéresser aux plantes comestibles vivaces. Nous nous étions déjà beaucoup documenté.e.s sur les plantes sauvages comestibles (dont la majorité sont des plantes vivaces) et les cuisinions déjà depuis un moment.

Alors nous nous sommes demandé quelles plantes vivaces pouvaient être utilisées comme légumes perpétuels. Nous avons découvert la chaîne YouTube Le jardin d’Emerveille qui regorge d’informations sur le sujet. Nous nous sommes également procuré le livre “La forêt-jardin” de Martin Crawford. Il est très complet et je pense vraiment très bien pour un.e jardinier.e novice. De notre côté, nous n’avons pas appris beaucoup de choses et, il y avait peu de plantes que nous ne connaissions pas dans la liste (très complète elle aussi). Vraiment, ne vous basez pas sur notre ressenti !

Sachez qu’un jardin-forêt (ou une forêt-jardin), comme tout jardin, rien n’est immuable sauf peut-être les arbres lorsqu’ils sont déjà bien grands. Il faudra donc bien réfléchir au moment de les implanter mais pour le reste vous pourrez tout à fait bouger les plantes à votre guise, selon les besoins de votre jardin mais aussi selon les besoins de vos plantes. Vous vous rendrez peut-être compte à un moment que telle plante ne se plaît pas tant que ça là où vous l’avez mise.

Etant donné que notre jardin est déjà bien entouré d’arbres, nous en avons planté peu, d’autant plus que la surface du jardin est assez réduite. Nous y avons mis un pêcher (pêche de vigne). J’ai vu que l’ail sauvage protégeait les pêchers des attaques fongiques alors nous en avons planté plusieurs au pied du notre ! Nous avons également planté un poirier ainsi qu’un cerisier nain et un poirier nain que mon oncle m’avait offert pour mon anniversaire. A la base, il était prévu de les mettre sur la terrasse mais c’était sans compter les 58°C en pleine canicule. En arbres déjà présents au bord de notre terrain, il y a deux pêchers, 3 sureaux et un noisetier. Nos voisins nous autorisent à utiliser leur terrain (pas plus grand que le notre) sur lequel il y a un pêcher, un cerisier, un figuier (qui a été très généreux avec nous l’an dernier). Nous avons dû abattre un autre cerisier qui était en train de tomber sur notre terrain et l’avons remplacé par un autre figuier (qui ne se plaisait pas trop sur la terrasse).

Pour ce qui est des plantes arbustives, nous avons installé quelques framboisiers, groseillers et groseillers à maquereaux. A l’ombre des arbres du jardin de nos voisins, nous avons installé près d’une trentaine de plants de fraisiers. D’autres plantes aussi comme l’hémérocalle (une plante dont toutes les parties sont comestibles et notamment leurs fleurs pleines de nectar), le choux de Daubenton, la livèche, Le poireau perpétuel, l’ail rocambole, deux tâches de topinambours, consoude, ail des ours et de la roquette sauvage. En plantes qui sont arrivées spontanément et qui sont également comestibles, nous avons de l’ortie à foison, du lierre terrestre, des pissenlits, de l’alliaire, de la mâche sauvage, du lamier pourpre et de l’oxalis.

Du côté des plantes aromatiques, nous avons de la menthe à foison qui barbote près du petit ruisseau, et dans la partie sèche : du romarin, du thym, de l’origan, du serpolet, de l’estragon, une verveine (je croise les doigts pour qu’elle ait survécu à l’hiver), une plante curry, de la mélisse (mais à vrai dire on en a mis un peu partout notamment près des choux pour les protéger des attaques d’un certain papillon) et de la sauge.

Comme nous n’avons pas totalement renoncé aux plantes annuelles, nous allons faire ce qui n’a pas trop mal marché l’année dernière : haricots verts, salades, fèves, tomates, cosmos et tagetes. On va tenter les petits pois, les haricots et les capucines. Nous avons relancé des semis de courgettes et de potimarron malgré le fait que ça n’ai pas marché l’an dernier mais nous venons d’avoir une attaque de larves de mouches du terreau… On a réussi à sauver quelques plants et comme on a fini les sachets, si jamais ils meurent aussi, on verra pour acheter des plants auprès d’un maraîcher bio.

Nous avons aussi des boutures de poire de terre offertes par un ami qui sont pour le moment au chaud à la maison. J’espère que ça marchera ! Evidemment nous allons faire quelques pommes de terres et aussi des Ocas du Pérou.

Petite fierté de la fin de l’hiver, nous avons construit deux murets afin de faire un massif en terrasses pour nos plantes ornementales de milieu de montagne (Scabieuse, Euphorbia mysinites, Iphéion, Ancolies, Oeillet, Achillea umbellata, Geranium renardii, Erodium trifolium et bien d’autres encore). Je vous les présenterai surement dans un post dédié. Les murets ont été construits avec des pierres trouvées sur le terrain issues de murs/murets effondrés.

Merci d’avoir lu cet article.

fantastique botanique est un média 100% indépendant, uniquement financé par les dons de ses lectrices et lecteurs. Parce que je souhaite que les connaissances liées au monde des plantes soient en accès libre à toutes et à tous.

Malheureusement, la plateforme que j’utilisais (UTip) vient de fermer ses portes et je me retrouve sans plateforme de financement. Je n’ai pour le moment pas l’envie d’aller sur un autre site de tips mais si vous en avez les moyens et que mes illustrations vous plaisent, voici ma boutique Etsy où je vends des étiquettes à bocaux de cuisine ainsi que des affiches illustrées sur le thème de la botanique. Il y a d’ailleurs une étiquette pour vos boîtes à graines du jardin !

2 Comments

  • André Bigras
    26 April 2023 at 4h35

    Planter en forêt, est-ce à dire que ces plantes ont moins besoin de soleil ?

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    • Melanie Lily
      26 April 2023 at 16h25

      Bonjour André, le but n’est pas de recréer une forêt mais plutôt d’installer des endroits ombragés avec certains arbres. On peut dire qu’il s’agit de plantes de sous-bois ou de clairière comme les fraisiers par exemple ! Certaines plantes vont avoir moins besoin de soleil mais en auront tout de même besoin. Elles ne supporteraient pas un couvert végétal dense ou en tout cas ne feraient pas de fruits dans ces conditions.

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